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Point de vue de l'omap

L’OMAP s’interroge dans le récent numéro spécial de son bulletin, sur la place revenant à l’administration dans le rapport sur le Nouveau Modèle de Développement (NMD). L’importance de ce document et les espérances placées dans le NMD par toutes les forces vives de la nation justifient amplement la démarche consistant à demander à la communauté des jeunes chercheurs d’étudier le rapport sous l’angle administratif, sans oublier bien sûr que le document se propose de définir les jalons d’un nouveau modèle de développement économique et social pour le pays dans son ensemble.

Que dit justement le rapport NMD sur l’administration ? Quelle part de responsabilité lui ampute-t-il dans les impasses du modèle actuel ? Et quel rôle le rapport assigne-t-il à l’appareil administratif dans le futur modèle de développement qu’il préconise ?

Il n’est pas aisé de répondre avec précision à toutes ces questions. Les lecteurs trouveront quand même dans la somme des articles courts et ramassés réunis dans le récent bulletin de l’OMAP les réponses plus ou moins pertinentes à ces interrogations et peut être à d’autres aussi. Quant à moi, je vais essayer d’exprimer ma perception de la façon dont le rapport a traitée l’administration, en l’abordant de deux angles : ce que le rapport en dit, et ce qu’il n’en dit pas.

D’abord, ce qu’il en dit, naturellement abondamment de choses : que l’administration est un levier essentiel pour l’amorçage et la conduite du développement, dont la capacité de mise en œuvre des chantiers est une condition de réussite du NMD (p. 153), que sa véritable vocation c’est d’être au service des citoyens (p.70), que son efficacité dépend de l’accélération de sa digitalisation (p. 44). Mais qu’en revanche l’appareil administratif participe, à cause des barrières administratives et bureaucratiques qui caractérisent son fonctionnement au quotidien, de la diffusion d’un sentiment général de perte de confiance des marocains « dans l’action publique et dans l’Etat » (p. 25), qu’enfin le système des ressources humaines en place dans l’administration fonctionne à base d’ancienneté et de conformité « plutôt que par la performance » p. 25)...

Ensuite, ce que le rapport ne dit pas, c’est essentiellement comment rompre avec l’état actuel des choses. Quels sont les leviers de changement au sein de l’administration à actionner pour la préparer à accompagner positivement le NMD, quelle démarche stratégique adopter en matière de modernisation de la gouvernance de l’action publique, selon quelle perspective temporelle et sous quelles conditions. Bref, le rapport ne dit pas comment bâtir une administration nouvelle. C’est dire que face à l’appareil administratif, le rapport NMD n’a pas vraiment fait preuve d’innovation et d’ingéniosité. Dommage.

Brahim ZYANI,

Président de l’OMAP

 

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